16 Juin - MANTEIGAS - VALE DO ZÊZERE

16 Juin 2019 – MANTEIGAS

Gérard : réveil à 8h00

Moi : 9h15

Météo : soleil, nuages, léger vent.

    Température matinale 18°- Après-midi 25° et ciel dégagé

Programme : Randonnée Vale Do Zêzere 17km

Evènement : Fête des Pères

Nous avons passé une bonne nuit sur notre aire de fortune malgré la musique. Il devait y avoir une fête ou un concert dans le centre-ville.

Ce matin, le soleil est timide et le ciel blanc est très voilé.

Aujourd’hui, c’est la fête des pères. Loïc a déjà appelé. Il était 9h00 au Portugal soit 10h en France. Gérard, dans la foulée appelle également son Papa. Il est en forme malgré les gros orages d’hier et le balcon de la cuisine qui s’était bouché. Tout flottait. Aujourd’hui, il va essayer de passer un bout de fil de fer dans le tuyau d’évacuation.

10h30, il est temps qu’on se bouge si on veut faire notre randonnée pédestre dans la vallée glaciaire du Zêzere.

La Vallée glacière du Zêzere date de 20 000 ans lorsque la calotte glacière, où se trouve le mont TORRE,  a été endommagée par la hausse des températures. La plaque a fondu entraînant les blocs de granit et la formation de vallée en U.

12h10, nous arrivons au départ supposé de notre marche pédestre de 17kms au lieu-dit La Caldas de Manteigas. Comme toutes les fois, nous avons eu beaucoup de mal à trouver le départ du balisage. Nous trouvons un parking ombragé pour notre camping-car et Eden. Pas question de l’emmener. Trop long.

Ente temps, petit message de Fêtes des Pères de la part de Laura. Gérard est ravi et répond avant d’attaquer notre petite marche.

Finalement, après une hésitation, nous nous lançons. Le chemin est pavé et commence par une pente très raide. Comme en Norvège.

Gérard nous a préparé des sandwichs pour notre pause déjeuner. Nous espérons la faire d’ici 4km au bord d’une petite retenue d’eau alimentée par le Rio Zêzere.

Le chemin se poursuit tout en montée avec une alternance de pavés et de terre battue. Nous sommes contents d’avoir nos bâtons. Au bout de quelques mètres, ce n’est plus que de la terre battue ; Le sentier est large et permet de laisser passer des voitures qui accèdent à des maisons d’habitation isolées, des bergeries et des chèvreries.

En contre-bas du chemin pédestre, un petit torrent, le Rio Zêzere qui  descend de la montagne et court tantôt entre de gros rochers de granit, tantôt dans les prés.

De l’autre côté du petit torrent, nous entendons et apercevons un gardien de troupeau  qui hurle et courre après ses chèvres qui ont quitté le champ pour monter sur la route. Il a l’air d’avoir beaucoup de mal à les faire redescendre.

Plus loin, nous passons devant une maisonnette qui ressemble à une bergerie au moment où le gardien de troupeau sort avec son troupeau de chèvres et 3 brebis.

Il nous salue et commence à vouloir discuter. Difficile ! Il ne parle pas le Français, juste quelques mots Voyant que nous sommes Français, il nous fait un festival (bonjour, au revoir,  merci, bonne journée). Il n’est pas tout jeune. A l’épaule, une besace avec le litre qui dépasse et certainement son casse-croûte.

Il nous fait comprendre d’attendre pendant qu’il fait monter son troupeau au-dessus du chemin. Puis, il revient vers nous et rentre dans son habitation. La clé se trouve sous un tronc d’arbre. Il en ressort avec seau repli de cerises fraîchement cueillies. Avec Gérard, nous comprenons qu’il veut nous en offrir pour la route. Il sort un sachet de sa besace et fourre (il n’y a pas d’autre qualificatif) des poignées de cerises dans le sac. Un vrai massacre. Il est ravi de nous faire plaisir.

Puis, il sort de sa besace un morceau de fromage. Il veut qu’on goûte. C’est le fromage qu’il fabrique (chèvre-brebis). Avec Gérard, nous nous partageons le morceau. Pour accompagner le fromage, notre berger nous tend un morceau de son pain.

Voilà, un vrai moment de partage. Dommage que le barrage de la langue limite la communication.

Il nous souhaite bonne route et remonte rejoindre son troupeau.

Quant à nous, nous reprenons notre chemin, toujours en montée et sous le soleil qui commence à vouloir chauffer.

En commentant notre rencontre, nous faisons le constat que nous n'avons pas eu la présence d'esprit de photographier la scène.

Un nouvel arrêt. Cette fois à proximité d’une chèvrerie qui se trouve en bordure de notre sentier pédestre.

Là, un paysan, beaucoup plus jeune que notre berger, est en train de trier ses cabris. Je lui demande si c’est pour les tuer. Il me répond que non. C’est pour les marquer.

Nous repartons. Finalement, nous arrivons à la retenue d’eau qui est alimentée par le Rio Zêzere. L’endroit est ombragé. La retenue est bordée de rochers. L’eau est limpide et très fraîche. Autour de la retenue une jolie végétation.

Nous décidons de faire notre halte déjeuner ici. Il est 14h15 et nous sommes à 1128m d’altitude.

Nous nous installons sur les rochers.

Pendant notre petite pause, nous avons la visite d’un chien de berger. Un peu craintif mais très gentil. Il s’installe à quelques mètres de nous et finalement décide de repartir comme il était venu.

Après une demi-heure de pause, nous reprenons notre courage ou plutôt nos jambes pour poursuivre notre chemin. Nous avons parcourus environ 4km.

Au détour du chemin, nous traversons un petit pont qui enjambe le Rio Zêzere. Un bel emplacement pour faire une halte nocturne. Nous repérons l’emplacement et décidons de revenir ce soir pour notre bivouac.

Après le pont, un petit croisement. Le panneau du GR nous indique qu’il nous reste 4,7km. Nous nous engageons sur cette nouvelle portion de sentier. Pour l’instant, il est toujours praticable, agréable, avec une vue magnifique sur la vallée glaciaire. Le paysage est parsemé d’abris de bergers. Les versants de la vallée glacières sont parés du jaune des ajoncs qui font un contraste avec le gris des roches granitiques. Le sentier est bordé de fleurs de montagne. La flore dégage de merveilleuses senteurs. Une multitude de papillons nous accompagnent ainsi que le bruit du torrent.

Nous faisons une petite halte à proximité d’un maison qui se trouve sur le bord de notre chemin. Curieusement, elle est construite sous des sapins. Complètement à l’ombre. Signe extérieur de modernité, des panneaux solaires. Une petite piscine a été construite, alimentée par l’eau de torrent. L’eau doit être fraîche. Sur le bord du bassin, une tortue en granit, au fond une jolie fleur peinte de plusieurs couleurs et un tonneau original. Dans le jardin, une balançoire. La maison semble habitée mais isolée.

Nous repartons, reprenant notre courage. Le soleil chauffe. Pour l’instant, le sentier se poursuit sans difficulté malgré cette pente continue depuis notre départ.

Puis au bout de 2km, le sentier se rétrécit de plus en plus.

Nous avons du mal à nous frayer un passage au milieu des broussailles et des ajoncs. Nous passons quelques petits gués. Le sentier se rétrécit encore mais cette fois il s’encombre de rochers. Ça me rappelle la Norvège et je deviens plus prudente et attentive à mes pas.

Avec Gérard, nous commençons à fatiguer. Le sentier monte de plus en plus mais cette fois, avec des rochers plus gros. Ce n’est plus de la marche mais de l’escalade. Ce n’était pas prévu au programme. Nous faisons bien attention à ne pas perdre de vue le balisage. Nous sommes bien toujours sur le sentier pédestre. Notre progression se poursuit difficilement. Gérard devient inquiet car le balisage a changé de couleur. Il ne faudrait pas que nous soyons repartis sur une autre boucle qui monte à la TORRE.

Nous prenons la décision de poursuivre encore 1km et si c’est trop compliqué, nous ferons demi-tour.

Tout à coup, plus de balisage. Un mur d’ajoncs, de broussailles et de gros rochers. Gérard décide de poursuivre malgré tout malgré mon inquiétude. Il nous reste environ 1km à faire selon le GPS. Normalement, le sentier devrait déboucher sur la nationale.

Gérard passe devant et trace le chemin en écartant les arbustes et en escaladant des roches. Nous sommes griffés et écorchés. Finalement, il nous faudra bien 20 bonnes minutes pour nous sortir de ce merdier (il n’y a pas d’autre nom).

Puis tout à coup, au bout de cet écran végétal, la sortie, le sentier balisé et la route au-dessus de nous.

Il nous faudra encore poursuivre notre montée. La sortie du sentier débouche bien sur la nationale, mais pour y accéder, il nous faudra encore escalader quelques roches.

Nous y sommes. Nous traversons la route et nous nous posons sur un mur à côté d’un petit torrent. La vue sur la vallée glacière est magnifique. De l’autre côté, on peut admirer les montagnes.

Nous prenons le temps de récupérer avant d’attaquer la descente. Nous optons pour la route nationale. Pas du tout envie de repasser par le sentier. La dernière partie était trop dure. Nous sommes à 1400m d’altitude.

Nous voilà repartis pour quelques km avant de retrouver notre camping-car et notre Eden.

Après 2km de marche, nous faisons un arrêt à la fontaine Paulo Luis Martins. C’est une source cristalline dont l’eau fraîche (6°) est mise en bouteille à Manteigas et vendue dans tout le pays.

Ça doit être la sortie dominicale et familiale du coin car 3 voitures sont garées et les personnes sont en train de remplir une quantité importante de bidons de 5 L. Il nous faudra patienter un moment avant de pouvoir remplir notre malheureuse bouteille de 1,5L.

Il est 19h00 lorsque nous nous posons au camping-car. Une belle journée. Finalement, on oublie le restau pour la Fête des Pères. Nous sommes trop fatigués pour ressortir.

Nous décidons de bouger et rejoindre le petit coin que nous avons repéré en pleine nature et d’en faire notre bivouac. Ce soir, nous dormirons face à la Vallée Glaciaire.

19h10, nous y sommes. Eh oui ! Ça va plus vite qu’à pied. Il fait encore 21°. Par contre, ici, le réseau n’est pas au top.

A peine installés, nous avons la visite de notre copine de ce matin. C’est une jeune chienne, gardienne de troupeau voir en cours d’apprentissage compte tenu de sa jeunesse. Elle a l’air de suivre un peu tout le monde. Elle est très sociable mais un peu craintive. Elle se couche à proximité de notre camping-car. J’arrive à la caresser. Eden est à l’attache et dans tous ses états. Nous décidons de lâcher Eden et finalement elles font connaissances et jouent un peu.

Nous finirons par donner une ration de croquettes à notre visiteuse.

Nous soupons rapidement. Dans la soirée, petit message de Yannick pour la Fête des Pères que Gérard ne verra que le lendemain compte tenu du manque de réseau.

L’extinction des feux se fait de très bonne heure.