17 Juin - MANTEIGAS
17 Juin 2019 – MANTEIGAS - TORRE
Gérard : réveil à 8h00
Moi : réveil à 9h00
Météo : Soleil, léger vent, ciel bleu avec quelques traînées blanches
Température matinale : 12° - Température A.M : 25° ciel chargé, lourd
Programme ; Filatures BUREL de Manteigas
8h30, Gérard a déjà fait une balade matinale avec Eden. Comme nous sommes en pleine nature, c’est sa première balade en liberté.
La matinée s’étire devant notre petit déjeuner face à la Vallée du Zêzere. On récupère de notre randonnée d’hier.
Nous entendons un son de cloches. C’est notre jeune chevrier qui emmène son troupeau dans les champs. Nous nous dépêchons de rentrer Eden afin qu’elle n’affole pas le troupeau.
Ce matin encore, nous avons la visite de notre petite chienne portugaise. Manifestement, elle ne garde pas le troupeau. Elle passe un moment avec Eden et repart.
Nous finissons de traîner lorsque je reçois un mail de confirmation pour la visite de la filature BUREL. Il est 10h30. La visite gratuite démarre à 11h00. Nous ne sommes pas prêts, ni à côté.
Branle-bas de combat. Nous rassemblons rapidement nos affaires. La douche et tout le reste attendra.
10h45 c’est le départ de notre bivouac. Nous ne sommes pas loin mais il faut tout de même le temps de trouver l’adresse. Il nous reste 15mn
11h05, nous sommes devant la filature. Le groupe nous attend. Ce sont des visites gratuites, mais il faut réserver afin que les groupes ne soient pas trop importants. La visite se fait en anglais. Tant pis, on se débrouillera. Une des personnes qui fait la visite comprend le français et nous fait comprendre qu’elle pourra compléter les explications. Cela dit, au cours de la visite, nous croiserons une ouvrière qui a passé 25 ans en France et qui a gardé un très bon français et une personne qui fait partie du staff du bureau d’étude, qui parle également très bien le français. Pratique pour compléter la visite.
L’usine BUREL (tissu de laine assez semblable à de la feutrine) de Manteigas, a ouvert en 1960 et a employé jusqu’à 1000 personnes à la fois. Avec le déclin de l’industrie de filature, la fabrique a fermé ses portes dans les années 2000. Grâce à un investisseur passionné, elle a rouvert ses portes. Aujourd’hui elle compte 35 salariés sur Monteigas. Elle possède 2 magasins à Lisbonne et 1 magasin à Porto. Avec le staff d’étude, l’administratif, la filature et les 3 magasins, aujourd’hui 100 personnes sont employées. Les tissus sont exportés un peu partout et on en retrouve beaucoup en France et plus particulièrement Paris.
L’usine BUREL de Manteigas ne traite que la laine blanche dite naturelle. Pour ce qui est de la laine de couleur, la laine brute est envoyée chez des sous-traitants et revient ensuite à Manteigas pour être filée.
Au cours de la visite qui a duré 1h45, nous avons pu voir tout le processus de fabrication de la laine. La laine des moutons de la région du Haut Beiras et du Trãs Os Montes est plus rêche et sert à la fabrication de plaids, de fauteuils, de revêtements muraux. La laine des montons de Monteigas et du Sud, est de la laine Mérinhos, plus douce et utilisée pour la confection.
Lorsque nous entrons dans la filature, les métiers à tisser font un bruit infernal. Le personnel est composé de femmes et d’hommes. Tout le monde ne porte pas de casque pour protéger ses oreilles du bruit. Surprenant !
Nous passons de poste en poste afin de voir le processus de fabrication qui est le suivant :
Tonte des moutons
Achat de laine de mouton brute
Tri de la laine blanche dite naturelle (on écarte la laine noire et la laine marron)
La laine est lavée, séchée et entreposée dans un local à proximité des machines
La laine brute en vrac est passée sur une machine qui traite la laine pour en faire de petites mèches
Les petites mèches ressortent sous la forme d'une sorte de tapis de laine doux et épais
Les tapis de laine sont pesés
Les tapis sont passés sur une machine qui permet de transformer la laine en fil méché sur d’énormes bobines
Les grosses bobines passent sur une bobineuse pour en faire des bobines de différentes tailles
Dans chaque métier à tisser, une carte de modèle est insérée.
C’est elle qui donne au métier à tisser les critères de tissage et la couleur.
Pour les plaids et les écharpes, une ouvrière passe un fil pour arrêter les fils et permettre la coupe. Les franges sont méchées par une machine.
Le tout est envoyé au contrôle qualité du tissage et de la résistance du fil. Puis, retour à la filature et l’ouvrière coupe les plaids et les écharpes, sur une table de coupe, à la main.
Un stand est consacré à la composition des échantillons (matières, motifs, coloris)
Nous finissons la visite par les tables de réalisation avec la fabrication de sacs, de revêtements muraux, de tête de lit, etc ……
Toutes les pièces de décoration sont découpées à la main, répertoriées, collées, piquées à la main ou cousues main.
Un travail titanesque, minutieux, fait main réalisé dans les règles de l’art.
Pour exemple, pour 1m² il faut 1 journée de travail pour 1 ouvrière.
La laine est surtout utilisée pour les plaids, les écharpes, la confection
La feutrine de laine, est surtout utilisée pour la fabrication de maroquinerie, chaussures, têtes de lit, revêtements muraux, articles de décoration, etc …….
Pour clôturer la visite, nous passons par la boutique où sont exposées quelques réalisations et possibilités d’achat.
En ce qui me concerne, je ne trouve rien qui puisse me convenir. On me propose de faire mon choix à la filature.
Voilà, 12h45, fin de la matinée, que nous n’aurions pas voulu rater. Visite intéressante, instructive avec du personnel charmant et très disponible.
Nous reprenons notre camping-car et nous prenons la direction de TORRE qui se situe à 1993m d’altitude.
Le temps est lourd, le soleil a disparu pour laisser place à un ciel chargé de nuages menaçants.
La route est étroite, sinueuse mais magnifique.
Elle longe la Vallée Glaciaire parsemée d’abris de bergers, le Rio Zêzere, les champs où paissent moutons et chèvres et les collines colorées du jaune des ajoncs ou du gris des roches granitiques.
En cours de route, un petit arrêt à la fontaine de Manteigas pour faire le plein de nos bouteilles d’eau. Aujourd’hui, pas de problème de stationnement. Nous sommes seuls.
Nous reprenons notre ascension.
Il est 13h35, lorsque nous parvenons à La TORRE. Un panorama spectaculaire nous attend. Mais compte tenu du temps couvert, nous ne pouvons guère l’apprécier. Dommage. Un petit vent froid souffle. Il fait 12°. Il est temps de remettre une petite laine.
Outre son paysage, ses spots d’escalade, La TORRE est une station de ski très prisée car c’est le seul endroit où les skieurs peuvent trouver de la neige. Du coup, ils affluent en masse, peu soucieux de l’écosystème.
Au milieu de tout ceci, un troupeau de vaches se repose sur un petit plateau, peu soucieuses du panorama.
A part des commerces, un bar-restaurant, un centre d’observation, des tire-fesses et un télésiège, rien d’autre.
Nous en profitons pour acheter de la charcuterie, du fromage du pays ainsi que du pain.
Nous décidons de redescendre sur COVILHÃ pour rejoindre SORTEHLA. Pendant notre descente, quelques arrêts. Le premier pour admirer un sanctuaire dédié à Notre Dame de l’Estrela. Taillé dans le granit, en contre bas de la route, des escaliers montent vers une statue, sculptée, elle aussi dans le granit.
Plus loin, un arrêt nous permet d’admirer la vue spectaculaire sur la Serra Estrella, des retenues d’eau et de petits barrages.
Puis, c’est l’arrêt déjeuner. Il est temps, il est 14h55. Nous sommes encore à 1200m d’altitude.
Nous reprenons la route vers 16h15 et là, nous attaquons des pentes entre 6% et 10%. Nous nous retrouvons en peu de temps à COVILHÃ. Nous passons notre chemin et décidons de changer nos plans. Nous faisons route vers le village de BELMONTE.
Nous arrivons à BELMONTE vers 17h00. L’aire de camping-car avec services (sauf électricité) est située à l’entrée du village. 4 emplacements, en face d’un petit parc avec des aires de piqueniques. Il y a déjà 2 camping-cars de stationnés dont 1, français, immatriculé 56.
Nous nous mettons en place et 17h30, nous décidons d’aller faire un petit tour dans BELMONTE.
Nous croisons les 56 qui sont de Pontivy et la conversation s’engage. 18h30, nous les quittons après avoir échangés sur plein de sujets, dont le Portugal, nos voyages, nos expériences respectives et les infos utiles pour poursuivre notre périple.
Il est un peu tard pour une visite du village. Ca nous donnera un aperçu pour demain. Nous verrons demain s’il est utile d’y remonter, car là aussi tout est en montée.
20h00, retour au camping-car avec la grimace de Gérard car bien entendu, tous les bâtiments à visiter étaient fermés. Il n’a pas envie d’y remonter demain. Il trouve cela inutile. Pour finir, la journée se termine en eau de boudin !!!!
Non, pas tout à fait, elle se termine par la balade avec Eden qui a trouvé un nouveau copain qui a élu domicile sur l’aire de camping-car.
La soirée se terminera tranquillement et pas trop tard.